Eden Golan, cinquante ans, professeure israélienne,
s’efforce de conserver ses idéaux de gauche. Shirin Akhras, vingt ans,
étudiante palestinienne, aspire à mourir en martyre. Mina Wilkinson,
quarante ans, militaire américaine, est engagée aux côtés des forces
israéliennes dans la lutte contre le terrorisme. Dans un an, dix jours
et huit heures, ces trois femmes seront sur les lieux d’un même
attentat, à Tel Aviv.
Comment aborder l’actualité la plus brûlante sans en réduire la
complexité ? Stefano Massini se sert de son art du récit. Dans Femme
non-rééducable, il retraçait le parcours de la journaliste russe Anna
Politkovskaïa jusqu’à son assassinat. Dans Je crois en un seul dieu, il
entremêle les paroles de trois femmes très proches géographiquement et
très éloignées idéologiquement, pour nous offrir trois points de vue sur
une même réalité.
Trois femmes jouées par une seule actrice. Un défi pour Arnaud
Meunier qui signe sa troisième mise en scène d’une pièce de Stefano
Massini. Pour interpréter les trois facettes de ce texte haletant, il
fait appel au talent de Rachida Brakni.
de Stefano Massini
traduction Olivier Favier et Frederica Martucci
mise en scène Arnaud Meunier
collaboration artistique Elsa Imbert assistante à la mise en scène Parelle Gervasoni
scénographie et lumières Nicolas Marie création musicale Patrick De Oliveira costumes Anne Autran
régie générale Philippe Lambert
décor et costumes Ateliers de La Comédie de Saint-Étienne
avec
Rachida Brakni
Stefano Massini
Auteur de théâtre et metteur en scène, il est né en 1975 à
Florence, en Italie, où il vit et travaille comme auteur indépendant et
metteur en scène.
Il reçoit à l’unanimité du jury, le plus important prix italien de
dramaturgie contemporaine, le Premio Pier Vittorio Tondelli dans le
cadre du Premio Riccione 2005.
Stefano Massini traduit aussi en italien des pièces de William Shakespeare et adapte pour le théâtre des romans et des récits.
En italien, une seule lettre sépare le mot dieu du mot haine. Dio, odio.
Stefano Massini a joué sur cette subtile polysémie de la langue pour
intituler Credo in un solo dio (Je crois en un seul dieu).
Mon petit mot
Quelle performance d'actrice!
Si j'ai eu un tout petit peu de mal à prendre le rythme les premières minutes (pas facile certains soirs d’enchaîner directement travail - théâtre) , je suis sortie du spectacle totalement séduite (et un peu sonnée!).
La tension monte, au fil du compte à rebours terrible, annoncé dès le début, le rythme va crescendo, et nous laisse plutôt KO!
On oublie tout espoir de réconciliation, de compréhension, ou tout simplement de co-existence pacifique, ce stade est d'emblée déjà dépassé.
Un décor des plus dépouillés, c'est par un geste, une inflexion vocale, une attitude, une musique, un changement de lumière que Rachida Brakni passe d'un personnage à l'autre, avec une sobriété très efficace.
On suit l'évolution des pensées de ces trois femmes, si différentes au premier abord, l'une plaide la paix, l'autre se rêve martyre, et pourtant, leurs paroles finissent parfois par se rejoindre, prononçant finalement chacune les mêmes mots.
Le choix d'une comédienne unique pour les trois rôles est particulièrement pertinent, et renforce les points de rencontres et d'universalité entre elles.
L'américaine, cynique, permet d'alléger un peu la confrontation des deux autres points de vue et de prendre du recul sur les événements mais aussi de s'interroger sur l'attitude du reste du monde face à ce conflit.
L'écriture a une musicalité particulière, des mots, des phrases répétés, mis en relief, resteront en mémoire.
Et nous, entre ces femmes, où en sommes-nous?
A découvrir absolument, pour l'écriture, et pour le travail de Rachida Brakni !
pour en savoir plus
jecroisenunseuldieu
Un auteur italien pour le