No Home par Yaa Gyasi


 Calmann-lévy; 01/2017 
 Effia et Esi ont beau être demi-soeurs, elles naissent dans deux villages rivaux du Ghana au plus fort de la traite des esclaves au XVIIIe siècle. La sublime Effia est mariée de force à un Anglais, le capitaine du Fort de Cape Coast. Leur chambre conjugale surplombe les cachots où sont enfermés les captifs qui deviendront esclaves une fois l'océan traversé. Effia ignore qu'Esi est emprisonnée quelques mètres sous elle, avant d'être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves, dans des champs de coton puis dans des mines de charbon. La descendance d'Effia, métissée et éduquée, connaîtra une autre forme de souffrance: celle de devoir perpétuer le commerce triangulaire familial. De génération en génération, durant trois siècles, se tisse ainsi l'histoire d'une famille à l'arbre généalogique brisé par la cruauté de l'Histoire et des hommes.
Naviguant talentueusement entre réalité et fiction, nuit et lumière, Yaa Gyasi écrit le destin de l'individu pris dans les mouvements destructeurs du temps. De sa plume qui varie d'un continent à l'autre, elle dévoile une galerie de personnages bouleversants et inoubliables.
D'origine ghanéenne, elle part vivre aux États-Unis avec ses parents à l'âge de 2 ans. "No home", publié aux Etats-Unis sous le titre "Homegoing", est son premier roman. 

Mon petit mot

1er coup de coeur de lecture de l'année!

Une magnifique fresque historique et familiale, qui traverse les siècles et les continents, des années 1700 au Ghana à nos jours.

J'ai tout particulièrement apprécié les chapitres concernant les XVIII et XIX ème siècle, la vie de ces villages d'Afrique, face à l'arrivée de "l'homme blanc", les croyances, les rivalités, la place de la femme...  on s'attache très vite aux personnages, et quand un chapitre s'arrête pour laisser place à un descendant de ce personnage, il y a presque de la frustration de ne pas en savoir encore plus!
Il y a les couleurs et les parfums du Ghana, puis ceux des champs de coton, des mines de charbon ou de Harlem, le roman est très riche, très sombre parfois, mais il y a toujours une petite note d'espoir qui renait.

Mais peu à peu, les liens se font, et les thèmes évoluent avec l'avancée dans le temps, de la traite des esclaves aux discriminations actuelles, du Sud au Nord de l'Amérique.
Déracinement, identité impossible,  les blessures demeurent, générations après générations.


Un livre historiquement et sociologiquement important, traité d'une belle façon narrative.

Et je trouve la couverture française très réussie!

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