Le rouergue mars 2016
« Chevalier préférait aller à son travail en Mobylette quand il faisait
beau, et il portait toujours le même casque, orange, sans visière. Ce
jour-là, il avait sur le dos une chemise à manches courtes que le vent
de la course faisait flotter autour d’un genre de bermuda. De loin, on
voyait d’abord le blanc livide de ses mollets, puis son ventre laiteux
que la chemise découvrait par saccades. »
Il n’y a pas de femme dans
la vie de Chevalier, pas qu’on sache en tout cas. De même qu’il n’y a
pas beaucoup de tendresse entre sa mère et lui. Pourtant, il n’a jamais
eu l’envie d’aller s’installer ailleurs que dans ce village où il a
grandi, où il aime aller pêcher dans les étangs, avec son vieux copain
Ségur. Jusqu’à ce soir d’août où son chemin a croisé une voiture
renversée sur le bord de la route…
Dans ce premier roman d’une grande délicatesse, François Bugeon saisit une vie au moment où elle bascule.
Mon petit mot
Un instant... une décision à prendre dans l'urgence, et les lignes d'une vie immuable qui vont se mettre à bouger...
Un petit village de campagne qui pourrait être le mien, un homme qui m'a fait penser à certains que j'aurais
pu croiser... bref, un ancrage qui m'a parlé.
Des héros ordinaires, la banalité d'un quotidien, un destin qui semble tout tracé...
L'histoire est belle, et offre une belle parenthèse d'humanité.
C'est un joli conte moderne, qui en ces temps troublés, donne envie de voir les points positifs de chacun, et , qui sait, d'y puiser la force de changer de vie...
Une belle rencontre !