Le doux parfum du scandale Annalena McAfee

Le doux parfum du scandale d' Annalena McAfee
Belfond (5 septembre 2013)

Traduit par Isabelle CHAPMAN
Présentation de l'éditeur
Comédie satirique pleine d'esprit, un roman remarquable de construction et de psychologie, qui dresse le portrait vitriolé d'une certaine presse, où les sujets de fond ont laissé la place aux scandales et aux ragots. D'un côté, Honor Tait, quatre-vingts ans, la Marlene Dietrich du grand reportage qui, de l'Allemagne nazie aux tranchées coréennes, a couvert tous les fronts et flirté avec les grands de ce monde. De l'autre, Tamara Sim, vingt-sept ans, pigiste "Mode et Potins" pour un tabloïd, une assurance et une ambition peu communes, déterminée à se faire un nom dans ce monde de requins. Deux femmes que tout oppose et qui n'auraient jamais dû se rencontrer, n'étaient les curieux hasards de la providence : la très chic revue Sunday veut une interview de Honor, et c'est à la moins qualifiée des journalistes qu'échoit cette mission délicate. Entre la ferme volonté de Honor de protéger ses sulfureux secrets et le besoin vital de Tamara de ramener LE scoop qui lancera sa carrière, la confrontation va devenir explosive. Au jeu de la guerre des Unes, tous les coups sont permis !
Née en 1952, Annalena McAfee a travaillé plus de trente ans pour la presse anglaise. Journaliste littéraire pour le Financial Times, elle est également la fondatrice du Guardian Reviews, le supplément culturel du prestigieux Guardian. Auteur de plusieurs livres pour enfants, éditrice de nombreux portraits d'écrivains contemporains, elle effectue aujourd'hui avec Le Doux Parfum du scandale une entrée remarquée sur la scène littéraire internationale. 

Le début
Elle avait devant elle deux heures pour dissimuler les secrets d’une existence entière. Toute trace de sottise et de vanité, voire pire, devait disparaître. Pour le désordre, elle n’avait rien à craindre; la bonne y avait remédié le matin même. Le rangement n’était pas le fort d’Honor Tait, mais elle était du style à ne collectionner ni les gens ni les objets. Des divorces, des deuils, un incendie, son rejet viscéral de tout sentimentalisme et des déplacements fréquents à l’étranger, tout cela s’était conjugué pour réduire l’accumulation au minimum. Voyager léger, telle était sa devise. En amour comme dans la vie, elle était une adepte du bagage à main. 
Mon petit mot
J'avoue, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, avant de me prendre au jeu et de finir d'une traite les derniers chapitres. Différentes conceptions du monde de la presse s'y opposent, du journaliste de guerre au Top 10 "mauvais jours de cheveux", ou ragots en tout genre (de préférence bien glauques) des pires tabloïd, où tous les coups sont permis pour obtenir LE scoop, aussi faux soit-il.
De conférence de rédaction en transaction en chambre d'hôtel, sur fond de rivalité presse écrite - montée d'internet, et entres journalistes (où tous les coups sont permis, bis!) certains passages (les articles top 10 en particulier!) font vraiment rire, d'autre réfléchir sur les manipulations des médias, le respect de la vie privée et le métier même de journaliste.
La vie dans les salles de rédaction, les soirées, la drogue, les rivalités, les ambitions dévorantes, le milieu du journalisme est décrit avec humour et caricature, ce qui n'empêche pas de réfléchir, comme par exemple autour des récits de guerre d'Honor. Le chêne du camp de concentration de Buchenwald, devant lequel, selon la légende, Goethe aurait eu l'habitude de méditer,  et le questionnement de la journaliste autour de ce qu'elle y a vu, et pas dit, fera je pense partie des images qui me resteront de cette lecture.

Un grand merci à Dialogues croisés et à l'éditeur pour cette lecture!
Un premier roman pour la rentrée littéraire 2013

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