Immortelles Laure Adler

Immortelles de Laure Adler
Date de parution: 28/08/2013
Editeur: Grasset & Fasquelle

Présentation de l'éditeur
Florence, Suzanne, Judith. Elles forment une sarabande dans ma tête. Leur amitié m'a construite et m'a rendu différente. Avec elles, j'ai ressenti ce à quoi nous ne pensions jamais, ce que vivre signifiait. Une nuit d'été, la narratrice se réveille, submergée par une vague de souvenirs qu'elle croyait enfouis dans l'oubli. Sous ses yeux défilent alors les vies des trois amies avec qui elle a grandi, trois femmes aux destins poignants, trois parties d'elle aussi, qu'elle rassemble soudain. Il y a Florence, « la collectionneuse » d'hommes, rencontrée à Avignon parmi la foule venue applaudir Vilar et Béjart, la bohème moderne toujours entourée de comédiens ou d'artistes fantasques, de drogues et de musique. Suzanne, l'affranchie avec qui elle part à Barcelone goûter aux plaisirs d'une existence risquée, qu'elle suit un temps à la clinique de la Borde, aux côtés de Guattari et de Basaglia, et à qui toujours elle écrira, jusqu'en Afrique, où « la gitane » est partie soigner d'autres âmes. Il y a Judith, enfin, l'enfant de Buenos Aires, dont le passé remonte jusqu'au ghetto de Varsovie et que le destin a ramenée à Paris. Judith l'amoureuse, la timide, la studieuse, connue sur les bancs de Jussieu entre un séminaire de Deleuze et un cours de Kristeva, avec qui elle partage l'amour de la pensée. Avec elles, la narratrice a connu l'innocence, l'éveil sexuel, la violence du réel et les désillusions. Se souvenir de leurs visages et de leurs vies, c'est revenir sur les marches de la jeunesse, au pied de l'âge adulte, et replonger dans cette France des années 60-70, encore pleine de liberté et de fougue. Un hymne à l'amitié féminine.
Journaliste, historienne et écrivain, Laure Adler publie son premier roman, "Immortelle" (Grasset), un hymne à l'amitié féminine.
Le début:
C’était une nuit de pleine lune. Je me suis réveillée en nage. Dehors, le long des cyprès, j’ai cru entendre des bruits de pas. Je ne vois pas qui peut bien s’aventurer ici, dans cette maison isolée en pleine campagne, où je vis seule une partie de l’été.
Ma famille me reproche de vivre dans le passé, de ne plus savoir goûter au présent et de pouvoir encore moins imaginer l’avenir. Elle a raison. Je me suis construite une sorte de grande cage mentale où j’ai emprisonné des souvenirs, des émotions, des perceptions. Je vis avec mes disparues. Je leur parle parfois et cela ne me dérange pas. Contrairement à d’autres personnes de mon entourage, je n’ai pas de problème avec ce commerce. Elles ne me répondent pas, mais ce n’est pas grave. L’important est de savoir s’approcher de ce royaume où l’on ne s’aventure plus guère.
Mon petit mot
 Des portraits de femmes, la jeunesse, les destins compliqués, les espoirs plus ou moins déçus... on s'attache à ces trois personnages que l'on suit en parallèle (j'avoue, j'ai eu la tentation de sauter quelques pages pour suivre le même personnage sur plusieurs chapitres avant de revenir à une autre) jusqu'à ce qu'elles se rencontrent (ce qui est finalement une toute petite part du roman).
Des adolescentes qui se construisent dans les années 60-70, premiers amours, la fac, la découverte du corps, des adolescentes issues de milieux différents mais partageant une même solitude, une même famille un peu bancale ou porteuse d'une histoire bien sombre. On suit leur évolution, leur construction identitaire,  depuis leur enfance, et le poids des mères, jusqu'à leur disparition, mort pour l'une, disparition de deux manières bien différentes pour deux autres.
A travers ce roman, c'est aussi une agréable plongée dans une époque,  soutenue par de nombreuses références musicales et littéraires, mais aussi dans le domaine de la médecine et de la psychanalyse. Et puis il y a le théâtre, le festival d'Avignon de Vilar, Boulez, Béjart et du Living Theater et ses scandales en 1968:


Un premier roman dans le cadre du challenge rentrée littéraire 2013, merci à Dialogues croisés et à l'éditeur pour cette lecture

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