La chambre des merveilles Alfonso Mateo Sagasta

La chambre des merveilles d'Alfonso Mateo Sagasta   Rivages Thriller
El gabinete de las maravillas
 
Traduit de l'espagnol par Denise Laroutis
Deuxième volet des aventures d’Isidoro Montemayor, ancien soldat, correcteur, gazetier et héros haut en couleurs de Voleurs d’encre. Madrid, 1614. Gonzalo Escondrillo, archiviste du marquis de Hornacho, a été assassiné dans la bibliothèque de ce dernier. Gonzalo était également responsable du « cabinet des merveilles» du marquis, pièce secrète destinée à recueillir tout ce que le vaste monde, que les Espagnols sont en train d’explorer, comporte de plus extraordinaire. Bien entendu, parmi les curiosités répertoriées, se trouvent de véritables bizarreries. Sur le crâne même de Gonzalo, justement, a été incrustée une corne. Qu’est-ce qu’un appendice pareil peut bien signifier ? S’agit-il d’une marque démoniaque ou, plus simplement, d’un message codé ? En tout cas, difficile de penser que le meurtre de Gonzalo soit sans rapport avec ce fameux et mystérieux « cabinet des merveilles ». Isidoro est chargé par le marquis de Hornacho, l’oncle de sa maîtresse, de s’y introduire, fasciné par avance à l’idée de tous les prodiges qu’il ne va pas manquer d’y découvrir… 
Alfonso Mateo-Sagasta, historien de formation, recrée autour de son enquêteur un univers de cape et d’épée captivant et foisonnant, relevé d’une touche d’étrange, plein de complots et de mystères, dans l’effervescence du Siècle d’Or, l’ambiance picaresque de Madrid et l’obscurité des portes dérobées.

Le début de La chambre des merveilles
"du sang, du sang partout, madame, ses habits teints en rouge, et sa tête, rattachée au tronc par un lambeau de peau", dit le garçon, le torse encore incliné et le regard cloué au sol.
Peut-être n'étaient-ce pas exactement les mots qu'il avait employés, mais le commissionnaire qu'avait employé le marquis de Hornacho pour l'excuser de ne pas avoir honoré son rendez-vous avec ma maîtresse, dona Micaela, comtesse de Cameros, avait débité quelque chose de ce style.

Mon avis : lorsqu'une collectionnite aiguë tourne au drame... 
Un cabinet de curiosité, un attrait pour les monstres en tout genre et les personnages difformes, entre religion, inquisition, hérésie  nous sommes tout de suite plongés dans un univers bien particulier qui fait pour moi l'attrait principal de ce livre. De nombreuses références artistiques, littéraires et culturelles sont déployées en parallèle des indices de l'intrigue policière, et moi qui envisage un petit séjour à Madrid et en Castille cette année, j'avoue que c'est ce que j'ai préféré dans cet ouvrage, tout comme les détails donnés sur la vie quotidienne, l'habillement... d'avantage que l'enquête en tant que telle. Cette dernière est pourtant bien menée, et je ne m'attendais pas à cette supercherie, mais j'ai été plus intéressée par la recherche de photos des œuvres d'art citées plus que par son déroulement.
Parmi celles-ci, Le pèlerin (ou Le Vagabond, Le Colporteur, Le Fils prodigue,) du peintre néerlandais Jérôme Boschr , entre 1490 et 1510.

 
Le personnage est en train de choisir le chemin de la vertu, clos par une barrière à droite, plutôt que celui de la débauche qui conduit vers la maison sur la gauche, à l'enseigne de cygne, associée à la prostitution.

Merci à la librairie Dialogues et à dialogues croisés pour cette lecture!

Un voyage en Espagne qui entre dans le cadre du challenge

et une enquête de plus pour

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