Grand théâtre de Tours : L'Opéra de Quat'Sous

Présentation de l'opéra de Quat'sous, grand théâtre de tours, janvier 2012, mise en scène B. Pisani

Opéra en 3 actes, 8 scènes et un prologue de Kurt WEILL (1928), Livret de Bertolt Brecht d'après le "The beggar's opera" de John Gay, avec des textes additionnels de François Villon et de Rudyard Kipling, traduits par Gerhard Hauptmann
Co-production décors, costumes et accessoires Opéra de Reims et Opéra de Metz

Direction musicale Dominique Trottein
Mise en scène Bernard Pisani
Décors Luc Londiveau
Costumes Frédéric Pineau
Lumières Jacques Chatelet

Jonathan Peachum Frédéric Longbois
Madame Peachum Isabelle Vernet
Polly Sophie Haudebourg
Macheath (Mackie) Sébastien Lemoine
Jenny Anna Destraël
Tiger Brown Jean-Philippe Corre
Lucy Orianne Moretti
Filch, Le pasteur Kimball, Smith Nicolas Djermag
Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, Choeurs de l'Opéra de Tours
 
Présentation :
L’Opéra de quat’sous se fonde sur l’affrontement entre un petit-bourgeois du crime aux grands airs, Mackie-le-Surineur, gentleman serial murder, et un grand-bourgeois de la truanderie, Jonathan Peachum, très respectable chef des mendiants. L’un vit du vol artisanal, l’autre de la charité industrielle. Mais expropriation ou imploration, extorsion physique ou morale, tous deux grapillent les miettes du grand banquet bourgeois – tout en reproduisant l’organisation capitaliste...
Truands, mendiants, policiers et prostituées forment au fond un seul et même monde, guidé par un seul et même principe – la survie par le profit, sans foi ni loi. Fille de Peachum et femme de Mackie, la jeune et pure Polly cristallise la lutte entre deux clans d’un même système, capitaliste, le butin espéré d’une société où le pouvoir politique (la Reine, invisible) n’est jamais que l’ombre du pouvoir financier (la Banque, omnipotente). De fait, à travers ces bandits singeant les bourgeois, Brecht stigmatise les bourgeois réels aux pratiques de bandits...
Maxime brechtienne : « D’abord la bouffe, ensuite la morale. » Ethiques ou financières, que valent donc nos si chères valeurs ? Au pic de l’euphorie, elles se vendent au prix fort. Au coeur de la crise, elles tombent à trois fois rien. Sous les ors illusoires du capitalisme triomphant et de la bienséance bourgeoise, grondent la misère, le malheur et la faim. Que monte ou chute la bourse, la vie se révèle sans fard – réduite à la survie. Et voici l’opéra, art luxueux par excellence, enfin dépouillé – donné pour quatre sous. Dans leur chef d’oeuvre, Bertolt Brecht et Kurt Weill attaquent au vitriol les valeurs d’une société naufragée entre ruine du sens et vertige des sens, destruction des références et fureur des appétits – cupidité, tyrannie, luxure. Sous l’hypocrisie bourgeoise des convenances, violemment décapée par l’ironie brechtienne, jaillit la violence de l’injustice sociale – lamisère du monde.
Sur scène, trois moments historiques se superposent : Londres 1728 (L’Opéra des Gueux de John Gay, dont s’inspire Brecht), Berlin 1928 (L’Opéra de quat’sous), France 2011. Trois dates, trois crises.
1728 – à Londres, capitale du capitalisme. Peu après la création de la Banque d’Angleterre, la faillite du banquier Law ...
1928 – à Berlin, épicentre des Années Folles. Les tranchées de la Première Guerre mondiale ont anéanti les grandes espérances de l’humanisme européen. ...En 1928 culminent les « Roaring Twenties », ces rugissantes années 20, vibrantes d’ivresse et de vitesse, de vie frénétique et de prospérité hyperbolique. Un an plus tard, en 1929, cette mécanique endiablée sera brisée net par une crise absolue, terreau de toutes les catastrophes – chômage demasse, fascismes, guerre totale, horreur mondiale. L’Opéra de quat’sousmarque l’instant de la danse au bord du volcan – à quatre pas de la descente aux Enfers.
1728, 1928, 2011 : si aujourd’hui la crise, une fois encore, nous désenchante, L’Opéra de quat’sous lui rend bien la monnaie de sa pièce – à chaud et à chants.GERALD GARUTTI 
 
Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.SAMUEL BECKETT

Opéra Tours photo

Mon avis sur l'opéra de Quat'sous


Et bien chantons et dansons alors!
La crise, les crises... rien ne change, 1928-29, 2011-12, les petites phrases sur les banques en particulier font tout aussi mouche dans le public...
Une œuvre qui avec l'actualité retrouve toute sa noirceur... mais avec "l'emballage" et la mise en distance qu'il faut pour faire rire... et ça fonctionne!
On rit beaucoup, parfois jaune, parfois pour de bon...
Et puis les chanteurs-comédiens , l'ingénieux décor,les "tubes" musicaux,  le rythme font que ces trois heures de spectacle passent très agréablement!
 
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opéra coulisses

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